Voilà une idée bien neuve. C’est celle d’ouvrir le commerce équitable aux agriculteurs français. Et pourtant, depuis des années, on entend parler de la guerre des prix dans l’agriculture française. De ces travailleurs de la terre ou de ces éleveurs qui ne parviennent pas à vivre de leur métier. Qui s’endettent. Ou qui finissent par accomplir des gestes exaspérés ou désespérés.
Bonne nouvelle : la population française n’est pas sourde à cette plainte venue de celles et ceux qui les nourrissent et qui, en moyennent, n’arrivent à dégager que 350 euros par mois. Un sondage Opinion Way annonce que 53% de nos compatriotes souhaitent que le prix payé aux agriculteurs respectent leurs coûts de production. Ce qui serait la moindre des choses.
On voit d’ailleurs cette tendance s’affirmer avec la croissance de la marque » C’est qui le patron » disponible en grande distribution. Une étiquette dont la gamme commence à s’étendre très sérieusement. La Quinzaine du commerce équitable commence en cette fin de semaine et l’organisation Fairtrade Max Havelaar a des solutions à apporter.
Tout d’abord, cet organisme mondial propose une certification aux producteurs français de blé et de lait, durement touchés par la baisse des prix imposés par les partenaires habituels de ces agriculteurs, particulièrement la grande distribution. On partira d’un cahier des charges compatible avec la norme Haute Valeur Environnementale ou HVE. Evidemment, les exploitations devront également être certifiées bio.
Et cette démarche sera également accessible aux jeunes agriculteurs en cours d’installation. Et si vous adorez votre cacao équitable venu de l’hémisphère Sud, des synergies vont être mises en place pour proposer des produits transformés mêlant produits du Nord (donc d’ici) et produits du Sud (de là-bas).
Concrètement, les yaourts, crèmes desserts ou autres gourmandises auront un goût bien différent avec du lait et du blé français, et des bananes ou sucre de canne venus d’un peu plus loin. Mais avec, en bout de chaîne, des personnes qui seront rémunérées justement. Avouez, ça change tout.
Toujours aussi spectaculaires, les fèves de cacao ! Et quelle beauté.
Crédit photo : World Foodorama/Max Havelaar.
Les principales mesures
Pour les producteurs et productrices :
– Un prix minimum payé aux agriculteurs et défini sur la base des prix de revient
– Une prime financée par l’ensemble des maillons en aval de l’organisation de producteurs, gérée collectivement par les producteurs et dédiée aux projets sociaux et à la transition écologique
– Un engagement de l’ensemble de la filière sur des contrats pluriannuels
Pour améliorer l’impact de l’engagement des acteurs de la filière équitable :
– Certification destinée aux agriculteurs vulnérables des territoires vulnérables
– Certification destinée aux agriculteurs jeunes installés
– Certification conçue pour soutenir la transition écologique
– Certification adressée aux agriculteurs organisés collectivement
Soutien de l’organisation collective aux producteurs :
– Accompagnement pour atteindre les exigences de la certification
– Formation à des pratiques plus durables
Pour l’environnement et la santé humaine :
Contrôle du respect du cadre réglementaire environnemental
– Critères articulés avec la certification Haute Valeur Environnementale – HVE
– Encadrement de l’utilisation des produits phytosanitaires
– Exigence évolutive sur les marqueurs transition écologique (utilisation des produits phytosanitaires, fertilisation, stockage des effluents d’élevage, utilisation de l’eau, couverture des sols, entretien des espaces de biodiversité, alimentation animale, bientraitance animale…).