Ancien basketteur, Alexandre Mazzia est immense. Et porte des Nike Air Jordan (la ligne créée par le mythique joueur des Bulls) aux pieds. Quand il a appris qu’il avait la 3e étoile en direct de la Tour Eiffel, vu l’émotion qui l’a étreint, on peut penser que vraiment, cette fois, il n’était pas au courant.
Parce que oui, d’habitude, on met celles (enfin, il n’y en a qu’une en France, Anne-Sophie Pic) et ceux qui décrochent le Graal des cuisiniers au courant auparavant. Le week-end précédent, les chefs et/ou propriétaires de restaurants gastronomiques sont anxieux. Ils toisent le téléphone.
Je ne vais pas vous parler du palmarès. Je ne connais pas tous les restaurants récompensés et c’est un principe : je ne parle que de ce que je connais. A minima. Alors parlons plutôt des coulisses.
Oui, normalement, le guide appelle les nouveaux trois étoiles quelques jours en amont. C’est comme ça. On peut penser que c’est surtout une question de logistique : en effet, décrocher une troisième étoile, c’est faire l’objet d’une attention toute particulière des médias. Ça ne s’improvise pas.
Le guide Michelin n’a commencé à faire un » show » lors de sa sortie qu’en 2014. Auparavant, c’était chacun chez soi. Et quand on décrochait une ou deux étoiles, c’était la plupart du temps par la presse que les lauréats l’apprenaient. C’était rigolo, il y avait des anecdotes à raconter.
Celui-ci l’a appris par sa tante qui a bousillé son unique grasse matinée de la semaine. Celui-là par son épouse venue le réveiller. Celui-là encore par la radio locale qui l’a appelé pour obtenir sa réaction. Ou encore, celui qui doit se garer vite fait, submergé par l’émotion, parce qu’il vient de l’entendre à la radio. Eh oui, le communiqué sortait le lundi matin, jour traditionnel de repos des restaurateurs, à 8h.
Malheureusement, ce folklore-là, qui avait son charme, est terminé. Désormais, c’est l’attente près du téléphone qui ronge. Oui, qui ronge, n’ayons pas peur des mots. Quand on est tendu vers cet objectif d’obtenir cette étoile, oui, l’attente ronge.
Et c’est curieux d’ailleurs car en fait, je connais un paquet de restaurateurs qui veulent passer à l’étape supérieure. Ceux qui veulent absolument la première, ceux qui brûlent de devenir chevaliers d’argent en décrochant, et enfin, ceux qui veulent se couvrir d’or en décrochant la troisième. Oui, je regardais les Chevaliers du Zodiaque, j’adorais ça.
Donc, Alexandre Mazzia, né un 30 avril, est du signe du Taureau. C’est plutôt bien. Aldébaran, chevalier d’or du signe du Taureau, est aussi un colosse. C’est parfait. Cela dit, rien n’indique que ceux que l’étoile obsède soient ceux qui la décrochent le plus vite. Peut-être qu’un peu de lâcher-prise. Cela dit, s’il y avait une recette pour grimper automatiquement dans la hiérarchie, ça se saurait.
Depuis 2014 donc, c’est une cérémonie, à Paris. Et quelque part, ça apporte un lustre que n’avait évidemment pas le processus précédent (en était-ce vraiment un ?). Il faut faire les choses en grand, » marquer le coup » comme on dit. Mais l’anxiété demeure. Et cette année, au Jules-Verne, à la Tour Eiffel, ils n’étaient que quelques uns à s’y rendre pour ce palmarès étrange. Premier du genre sous cette forme et, on l’espère, dernier également. Parce que la convivialité qui suit en général cet évènement, l’occasion d’approcher les chefs, prendre des contacts, faire notre travail de journaliste… Espérons que l’année prochaine redeviendra classique !
Voici les lauréats de la promotion 2021 du Guide Michelin, prix spéciaux et pertes comprises. Notez : l’étoile verte, en toute logique, est celle qui promeut une démarche environnementale vertueuse. Et elle est attribuée à toutes les catégories de restaurants, gastronomiques ou pas.
Nouveau 3 étoiles
Alexandre Mazzia AM par Alexandre Mazzia à Marseille
Nouveaux 2 étoiles
Hélène Darroze à Marsan à Paris
Cédric Deckert à La Merise à Laubach
Nouveaux 1 étoile
Pantagruel à Paris 2e
Shabour à Paris 2e
Gaya par Pierre Gagnaire à Paris 7e
Trente-Trois à Paris 8e
MoSuke par Mory Sacko à Paris 14e
Oxte à Paris 17e
Mickaël Féval à Aix-en-Provence
Les Sources de Fontbelle à Angoulême
La Rotonde des Trésoms à Annecy
Vincent Favre Félix à Annecy-le-Vieux
Louroc à Antibes
Pollen à Avignon
ONA à Arès
Auberge Pom’Poire à Azay-le-Rideau
Castel Marie-Louise à La Baule
L’Observatoire du Gabriel à Bordeaux
L’Ardoise du Marché à Boulleret
La Vieille Tour à Célettes
Le Verbois à Saint-Maximin
La Mère Germaine à Châteauneuf-du-Pape
Les Foudres à Cognac
Cibo à Dijon
Au Gourmet à Drusenheim
Le Donjon au domaine Saint-Clair à Étretat
L’Auberge du Cep à Fleurie
L’Opidum à Fondettes
La Table de la Mainaz à Gex
Le Fantin Latour à Grenoble
Le Cerisier à Lille
Le Miraflores à Lyon
Rustique à Lyon
Le domaine du Colombier à Malataverne
Le Bistronomique à Manosque
Signature à Marseille
La Salle à Manger du Château de Mazan à Mazan
La Table d’Antonio Salvatoire au Rampoldi à Monaco
Leclere à Montpellier
Pastis à Montpellier
Reflet d’Obione à Montpellier
Roza à Nantes
Le Manoir de la Régate à Nantes
Les Agitateurs à Nice
Duende à Nîmes
Le Moulin de Rosmadec à Pont-Aven
L’Auberge du Pont à Pont-du-Château
Ochre à Rueil-Malmaison
Colette à Saint-Tropez
Villa Salone à Salon-de-Provence
Les Plaisirs Gourmands à Schiltigheim
Au Crocodile à Strasbourg
L’Or Bleu à Théoule-sur-Mer
Le Panoramic à Tignes
Le Château de Massillan à Uchaux
Le Jardin Secret à La Wantzenau
Les nouvelles étoiles vertes
Le Riche à Alès
Lait Thym Sel à Angers
ONA à Arès
Le Domaine de Baulieu à Auch
La Table de Nazère à Avezan
La Mirande à Avignon
Le Saint-Cerf à Besançon
Assa à Blois
Le Scratch Restaurant à Bourg-en-Bresse
Atmosphères au Bourget-du-Lac
L’Allée des Vignes à Carjac
L’Ostal à Clermont-Ferrand
Choko Ona à Espelette
Le Toi du Monde à Flumet
Sandikala à Galan
Maison Tiegezh à Guer
Vincent Cuisinier de Campagne à Ingrandes-de-Touraine
Art’Zain à Irissarry
La Côte Saint-Jacques à Joigny
Les Jardins sauvages à La Gacilly
Auberge Frankenbourg à La Vancelle
Le Jardin de Berne à Lorgues
Têtedoie à Lyon
Reflet d’Obione à Montpellier
Le Manoir de la régate à Nantes
Thierry Schwartz à Obernai
Le Skiff Club au Pyla-sur-Mer
Ima à Rennes
Holen à Rennes
Au vieux couvent à Rhinau
La Meynardie à Salignac-Eyvigues
L’Auberge du Montmin à Talloires
Empreinte à Vannes
Les prix spéciaux
Jeune cheffe : Coline Faulquier, Signature à Marseille
Jeune chef : Mory Sacko, MoSuke à Paris 14e
Service : Delphine Alemany, La Closerie à Ansouis
Service : Marion Denieul, La Maison Tiegezh à Guer
Sommellerie : Vanessa Massé, Pur & V à Nice
Les nouveaux lauréats de la promotion Passion Dessert
Pierre Chirac, La Scène par Stéphanie Le Quellec à Paris 8e
Anne Coruble, L’Oiseau blanc au Peninsula à Paris 16e
Morgane Raimbaud, Alliance à Paris 5e
Ayumi Sugiyama, Accents Table Bourse à Paris 2e
Maëlle Bruguera, Art au Château de la Gaude à Aix-en-Provence
Max Martin, Yoann Conte à Veyrier-du-Lac
Simon Pacary, La Table de Franck Putelat à Carcassonne
Sébastien Paris, Les Morainières à Jongieux
Cédric Perret, Le Clair de la plume à Grignan
Aymeric Pinard, La Côte d’or au Relais Bernard Loiseau à Saulieu
Yannick Piotrowski, La Madgeleine par Mathias Dandine à Gémenos
Passage de 2 à 1 étoile
L’Atelier de Joël Robuchon – Saint-Germain à Paris 7e (rétrogradation)
L’Atelier de Joël Robuchon – Étoile à Paris 8e (rétrogradation)
Suppression des 2 étoiles
Le Grand Véfour à Paris 1er (changement de concept)
Sylvestre à Paris 7e (fermeture)
L’Abeille à Paris 16e (fermeture)
L’Astrance à Paris 16e (déménagement et réouverture en 2021)
L’Atelier de Jean-Luc Rabanel à Arles (changement de concept)
La Bastide de Capelongue à Bonnieux (vente et nouveau chef)
La Grande Maison de Bernard Magrez à Bordeaux (fermeture)
Le 1920 à Megève (changement de chef)
Le Restaurant du Métropole à Monaco (travaux)
Gill à Rouen (changement de concept)
Passage de 2 étoiles au Bib Gourmand
SaQuaNa à Honfleur (changement de concept)
Suppression 1 étoile
Les Jardins de L’Espadon à Paris 1er (fermeture)
La Poule au Pot à Paris 1er (rétrogradation)
Penati al Baretto à Paris 8e (rétrogradation)
Le Châteaubriand à Paris 11e (rétrogradation)
Cobéa à Paris 14e (fermeture)
Antoine à Paris 16e (fermeture)
Restaurant Sevin à Avignon (rétrogradation)
Le Jardin des Remparts à Beaune (changement de concept)
Le Domaine de Rochevilaine à Billiers (rétrogradation)
Le Camélia à Bougival (fermeture)
La Matelote à Boulogne-sur-Mer (rétrogradation)
Initial à Caen (rétrogradation)
Maison Prévôt à Cavaillon (rétrogradation)
Le Palégrié à Corrençon-en-Vercors (rétrogradation)
Le Kléber à Crest (déménagement)
Le Château de Locguénolé à Kervignac (travaux)
Une Table au Sud à Marseille (rétrogradation)
Dyades au domaine des Étangs de Massignac (changement de chef et rétrogradation)
La Table de la Maison Dufossé à Metz (fermeture)
Le Saint-Martin à Montbéliard (rétrogradation)
Cicada, la Table du Hameau au Paradou (fermeture)
Château de Cordeillan-Bages à Pauillac (fermeture)
Les Etincelles, La Gentilhommière à Sainte-Sabine (rétrogradation)
Le Saison à Saint-Grégoire (changement de chef)
Le Brouillarta à Saint-Jean-de-Luz (fermeture)
Les Pyrénées à Saint-Jean-Pied-de-Port (rétrogradation)
Thierry Drapeau à Saint-Sulpice-le-Verdon (fermeture)
Le Jasmin à Saint-Sylvestre-sur-Lot (rétrogradation)
Le Grand Bleu à Sarlat-la-Canéda (rétrogradation)
Le Gambetta à Saumur (rétrogradation)
La Tour des sens à Tencin (rétrogradation)
Le Vivarais à Val-les-Bains (rétrogradation)
Le Château de Vauchoux à Vauchoux (fermeture)