La maîtresse de maison n’était pas dans ses murs en ce jour de grève. Car oui, le petit tour au Café de Luce, chez la pétillante Amandine Chaigneau, ce n’était pas pendant un jour ordinaire. Ni même le soir. Non, c’était le midi, avec le menu des travailleurs du secteur.
Est-il nécessaire de rappeler qui est la cheffe, ancienne co-présentatrice de Masterchef, et professionnelle étoilée et reconnue ? Pas besoin de photo, on parle de son établissement, de sa cuisine. Elle ? On y viendra. En tout cas, c’est notre volonté.
Premier bon point : ce menu du midi se situe exactement dans la même gamme de prix que tous les autres restaurants de Montmartre présentant une véritable formule déjeuner. Soit 24 euros pour deux services – plat et entrée ou plat et dessert – et 28 euros pour l’entrée, le plat et le dessert.
C’était le 19 janvier, les prix ont peut-être évolué depuis mais c’était comme ça. Souvenez-vous d’ailleurs, ce repas était live sur Instagram.
Bref, d’abord l’accueil. Ce café de Luce est lumineux, tout en douceur. Du beige, de l’écru, du vert olive très tendre. Et comme il faisait beau ce jour-là, la salle n’en était que davantage mise en valeur.
Brasserie ou bistronomie : les codes par Amandine Chaigneau
Et pour le côté « brut » et authentique, de la pierre et de la brique grattées sur les murs. De la chaleur, de l’élégance et oui, un côté simple évidemment très travaillé. Car le simple est souvent le plus difficile à exécuter. Bravo Amandine Chaigneau pour cette atmosphère.
Ensuite, l’accueil. Ok, le café de Luce se veut une brasserie en toute simplicité. D’accord, mais les codes de l’accueil sont ceux d’un étoilé. Il faisait très très frais, ce jour-là. Et le jeune homme à l’accueil a carrément braqué le radiateur/poêle sur qui en avait besoin.
Arrivée très tôt, j’en ai profité puis un couple, etc. En ce jour de grève où le télétravail était roi, ça ne se bousculait pas dans les restaurants. Grande salle, peu de monde : on a poussé le chauffage et c’était bienvenu.
La carte était généreuse mais les suggestions du jour vraiment charmantes. Alors, c’est là que s’est porté le choix. Sachant que cette fois, pas d’invitation : nous avons payé la note. Vous le savez, la transparence est de mise sur Tasty Life Magazine.
Le menu des travailleurs
La petite salade en entrée. Petite parce qu’elle était jolie, pas forcément toute petite. On est bien nourri, dans ce café de Luce. La formule en trois services n’est pas indispensable. Mais on fait son travail ou pas.
Donc la salade d’Amandine Chaigneau. De la belle verdure bien frisée, du persil et de la salade vraiment verts, à l’oeil comme au goût. Car en plus, la discrète mais ferme vinaigrette permet d’apprécier cette verdeur avec de l’équilibre et du soin.
Quelques rondelles de radis viennent acidifier la chose, tout en apportant de la couleur et du craquant. Et les gésier. Ah les produits tripiers sont les apanages de la brasserie à la française et ceux-là ont été vraiment soignés.
Ils étaient de bonne taille. La générosité au rendez-vous. Et quel goût, quel fondant, la cuisson était parfaite, l’assaisonnement au diapason. Le pain chaud et réconfortant a fait le job : le sauçage (ça se dit ?!) était de rigueur.
Un vrai plat d’hiver
L’épaule d’agneau a suivi. Un peu effilochée, confite mais pas surcuite, elle est douce et très parfumée par des épices d’hiver. Pour les amatrices et amateurs de thé de Noël, c’est un peu la même chose.
Car oui, en plus, la purée de carotte qui accompagne la viande représente bien plus qu’un accompagnement. Il faut manger les deux en même temps. Eh oui, l’effiloché, c’est souvent très salé, la carotte est donc pensée pour limiter cet aspect et vraiment exhaler les goûts.
Et ne surtout pas oublier les suprêmes d’agrumes, qui viennent finir le plat en beauté, en texture et en saveur. L’équilibre de ce plat sucré salé est vraiment impeccable. Vraiment épatant.
La tarte Amandine pour terminer
C’est une tarte à la poire, avec un appareil aux amandes, avec un peu de crème sur le côté. Elle est impeccablement cuite, elle est légère et sucrée juste ce qu’il faut. Sans excès. Mais, car il fallait bien un petit mais, elle manque d’un peu d’acidité ou d’onctuosité pour en faire un vrai régal.
On ne peut pas accuser la cheffe Amandine Chaigneau de nombrilisme en tout cas. Cela dit, le rapport qualité-prix de ce déjeuner montmartrois s’avère remarquable. En ce printemps, la terrasse doit être aussi très agréable du côté du café de Luce.
Et comme au cours d’un mois de janvier mouvementé, le restaurant resta de rigueur midi et soir, on continuera à partager nos découvertes. Sans vedette aux fourneaux. Mais avec des assiettes et des ambiances terriblement gourmandes et agréables.
Café de Luce, 2 rue des trois frères, 75018 Paris.