Evidemment, l’arachide ne sert pas qu’à accompagner les apéritifs. Heureusement, les choses ont évolué depuis ce temps. Même si parfois, elles se retrouvent dans une petite coupe sur la table ou le zinc. Il y a des habitudes qui demeurent.
Aujourd’hui, évoquons avec Alexandre Dumas l’arachide. Depuis que l’écrivain passionné de cuisine, auteur d’un dictionnaire à ce propos (nous en avions déjà parlé ici), a écrit cette définition, on peut raisonnablement penser que l’utilisation de cette plante a évolué dans la cuisine mondiale. Car l’arachide, on s’en sert partout dans le monde.
« L’arachide »
« Aussi appelée Pistache de terre, parce qu’elle présente une singularité très remarquable : à mesure que les gousses succèdent aux fleurs, elles se courbent vers la terre et y entrent pour y achever leur maturité.
Cette plante est originaire du Mexique. Apportée dans leur pays par les Espagnols, elle y donne aujourd’hui de très grands produits. Elle fut introduite en 1802 dans le département des Landes et y réussit parfaitement.
Mais le défaut d’écoulement de ses produits fit bientôt tomber complètement cette culture, tout à fait abandonnée aujourd’hui. L’arachide produit un fruit qui n’est pas plus gros qu’une noisette, et ressemble à une pistache ; son amande, à la fois alimentaire et oléagineuse, se mange crue ou cuite.
Elle fournit la moitié de son poids d’une excellente huile comestible, saine, économique, et que ses propriétés siccatives (elle sèche vite, ndlr) permettent d’employer utilement dans les arts. La tige de cette plante est très agréable au bétail, et ses racines ont un goût de réglisse.
Les Américains appellent ce fruit Mani ; ils en font des pralines, des tartes au sucre, et ils trouvent sa saveur plus délicate et plus agréable que celle de la pistache.
L’arachide mangée crue occasionne, paraît-il, des maux de tête et de gorge violents ; la cuisson et la torréfaction lui ôtent ces propriétés malfaisantes.
Les Espagnols lui donnent le nom de Cacohuette parce qu’elle a le goût du cacao, et la font entrer, en la mêlant avec un peu de cacao, dans la confection d’un chocolat pour les pauvres, dont l’usage n’est pas malsain. »
Et de nos jours ?…
On utilise toujours l’huile d’arachide, l’une des moins onéreuses du marché. Mais apparemment, on n’utilisait pas encore la pâte de cacahuète (mot bien calqué sur l’espagnol) ou le beurre de cacahuète. Et les barres chocolatées n’ont apparemment rien inventé !
Après consultation d’autres ouvrages, la découverte de cette pinotte (son nom canadien, voisin de l’anglais peanut) se situe un peu plus au sud, entre la Bolivie et l’Argentine. Elle se cultive en zone tropicale et tempérée. Les plus gros producteurs sont la Chine et l’Inde.
La culture de l’arachide s’est donc logiquement étendue partout dans le monde. En Afrique, beaucoup de plats reposent sur elle et sur la pâte d’arachide (le mafé), particulièrement en Afrique de l’Ouest. Et qui ne s’est jamais vu proposer de salade avec des cacahuètes dans un restaurant asiatique ?
Enfin, elle est la grande amie des sportifs, et particulièrement de celles et ceux adeptes du culturisme. Au même titre que le blanc d’oeuf par exemple. Les qualités nutritives de la belle sont passées par là : évidemment beaucoup de lipides, chargés d’omégas 9, mais également un énorme taux de protéines, du magnésium, du phosphore, du manganèse et des vitamines B et E.
Sachant cela, la pâte, purée ou beurre de cacahuètes a triplé sa consommation en France ces dix dernières années d’après certaines sources. Monsieur Dumas aurait été étonné.