L’hellotridécatabulophobie. Mais bien sûr que vous connaissez. Si si. Mais en fait, le problème est que comme beaucoup de notions ou de manies, leur nom n’apparaît pas très connu. Surtout quand il s’avère compliqué. Alors voici l’explication trouvée dans une merveilleuse encyclopédie gourmande (l’encyclopédie anecdotique de la Gastronomie, signée Michel Ferracci-Porri et Maryline Paoli, paru aux éditions Normant).
« Hellotridécatabulophobie, nom féminin…
Peur compulsive de se retrouver à 13 personnes assises à une même table à l’occasion d’un repas. Cette phobie fait référence à l’épisode de la Cène qui réunit Jésus et ses douze apôtres, le 13e convive n’étant autre que Juda qui trahira le Christ le soir même.
Elle est l’une des deux formes spécifiques de ce que l’on nomme la triskaïdékaphobie (du grec ‘ triskaïdéka’ : treize, et ‘phobos’, peur).
Autre manifestation de cette phobie : la paraskevidékatriophobie, crainte maladive et irraisonnée du Vendredi 13 qui trouve son origine dans le fait que le Christ fut crucifié un vendredi, le lendemain même du repas qu’il partagea avec ses douze apôtres.
Cette angoisse est ressentie de manière différente d’une personne à l’autre et peut se manifester sur un mode obsessionnel. Ce n’est pas une simple vue de l’esprit : elle semble toujours présente pour une partie dans le public.
D’ailleurs, les professionnels du tourisme et des transports ne s’y sont pas trompés, qui n’ont jamais vraiment pris ce type d’aversion, voire de ‘peur-panique’ à la légère : c’est là l’expression d’une réelle problématique individuelle et cela pour une partie minoritaire du public. Soit.
Mais qui peut représenter à l’heure de la compétitivité , des performances et des résultats économiques, une perte avérée en termes de fréquentation (et donc de chiffres d’affaires).
C’est ainsi que dans certains grands restaurants, aucune table ne se revendique du chiffre 13. Même phénomène dans les établissements hôteliers où il n’est pas rare que l’on se refuse à baptiser une chambre du nombre honni.
Cependant, c’est dans le domaine du transport aérien que la numérotation tient davantage compte de cette phobie à bord des appareils. Ainsi, l’on passe souvent directement du siège n°12 au siège n°14. »
N’est-ce pas une notion formidable à apprendre en ce week-end pascal ? Bien sûr, vous la connaissiez. Peut-être pas le mot hellotridécatabulophobie, mais la phobie du treize, c’est tellement commun. On ne saurait que trop vous recommander de faire attention au nombre de convives dans les nombreux repas de famille de Pâques, Pessah ou de la rupture du jeûne du Ramadan ces prochains jours !